Retour sur la soirée de définition des chantiers d’innovation VILCO à Bruxelles-Ville, le 27 août 2018, par Stéphane MOYSON (assistant professeur à l’Université catholique de Louvain)
Ce soir, c’est Bruxelles Participation, le service de la Ville chargé de stimuler la vie citoyenne à Bruxelles, qui nous reçoit dans ses locaux. Autour de la table : des représentants de 1000 Bruxelles en Transition, l’association citoyenne qui s’efforce de faciliter la transition écologique, sociale et économique en recréant du lien entre habitants à Bruxelles ; des représentants de la Ville de Bruxelles qui soutiennent les efforts des associations citoyennes en facilitant leurs interactions avec les Services de la Ville ; et leurs fidèles serviteurs, les partenaires du projet VILCO.
Objectif de la soirée : identifier des « chantiers d’innovation »
Précédemment, citoyens et fonctionnaires ont eu l’occasion de faire meilleure connaissance lors de rencontres et d’ateliers « d’immersion croisée » organisés dans le cadre de VILCO. Il est maintenant temps d’identifier les difficultés rencontrées dans leurs interactions et de sélectionner ensemble celles qu’ils souhaitent résoudre avec le soutien de VILCO. Pour atteindre cet objectif, l’atelier de ce soir se compose de deux parties.
Exercice de cartographie
La première partie de l’atelier consiste à cartographier les acteurs de la « dynamique locale ». Il peut s’agir d’administrations, d’associations, d’organisations publiques ou de partenaires privés qui jouent un rôle dans le déploiement des activités de 1000 Bruxelles en Transition. Notre attention est tout particulièrement concentrée sur les acteurs qui peuvent influencer, positivement ou négativement, les interactions de 1000 Bruxelles en Transition avec la Ville de Bruxelles.
Ensuite, nous discutons des relations entre ces acteurs et les analysons. Ces relations sont-elles formelles ou informelles? Sont-elles plus ou moins fréquentes? Conditionnent-elles l’accès à des ressources telles que des moyens financiers, des infrastructures, du matériel ou des services? En fonction des réponses apportées à ces questions, nous traçons des liens entre acteurs. Ce faisant, nous clarifions ensemble les liens de dépendance ou d’indépendance entre acteurs de la dynamique locale, nous identifions les interactions qui sont importantes et celles qui le sont moins. Ultimement, nous identifions déjà les interactions qui fonctionnent ainsi que les sources éventuelles de difficulté.
Test de robustesse
La seconde partie de l’atelier est consacrée à l’identification des turbulences qui peuvent affecter les interactions entre 1000 Bruxelles en Transition et la Ville de Bruxelles : c’est le « test de robustesse ». Un catalogue de 47 turbulences potentielles est présenté. Celui-ci résulte d’une analyse documentaire antérieure conduite par les partenaires VILCO. Les turbulences peuvent relever, par exemple, d’un manque de confiance entre citoyens et fonctionnaires, de l’absence d’une vision partagée ou encore de troubles liés à la communication.
Nous commençons par voter sur chacune des turbulences séparément : sont-elles effectivement source de difficultés, dans le cas particulier de 1000 Bruxelles en Transition et de la Ville de Bruxelles? Ensuite, séparément, deux groupes composés chacun de citoyens et de fonctionnaires classent les turbulences qui ont été retenues par ordre de priorité. De façon intéressante, les conclusions des deux groupes ne sont pas nécessairement convergentes : il faut donc rediscuter ! Sur base de ces discussions, chaque participant identifie une dernière fois les trois turbulences qui, selon lui ou elle, devraient être abordées de façon prioritaire dans la suite du projet VILCO.
Au terme de la soirée, l’équipe VILCO donne déjà rendez-vous aux participants : dans quelques semaines, elle reviendra vers eux avec des propositions de chantiers d’innovation résultant de l’atelier de ce soir. Ce faisant, nous co-construirons demain la ville collaborative d’après-demain !