Première expérimentation VILCO: mise en réseau des lauréats de l’appel à projets « initiatives durables » de la Ville de Bruxelles

Par Alessandra Kegeleirs de 21 Solutions.

Au point de départ, une opportunité

C’est suite à une demande de la Ville de Bruxelles d’assistance à l’organisation/animation d’une soirée pour les lauréats de l’appel à projets que VILCO s’est lancé dans sa première expérimentation. Si on est en avance sur le calendrier (les expérimentations sont prévues en 2019), VILCO a saisi cette opportunité pour se lancer de manière anticipative dans la partie la plus concrète et palpitante du projet : la phase où l’on va tester des innovations. En effet, la ville de Bruxelles qui a lancé un appel à projets depuis 2011 nous a fait part d’une demande : sortir de son rôle habituel pour faire de la soirée de remerciement des lauréats un évènement plus ambitieux. L’idée était que le service Développement durable la Ville de Bruxelles voulait sortir de son rôle habituel et tester de nouvelles formules. Plusieurs objectifs ont été évoqués : améliorer le dispositif de l’appel à projets via un retour sur la procédure de candidature, sur le suivi (la récolte des justificatifs), améliorer, le plus en amont possible, la faisabilité des projets… pour finalement en retenir deux qui étaient de féliciter les lauréats et de faire de la mise en lien entre eux. Pourquoi ce choix ? Parce qu’il fallait être réaliste et limiter les objectifs de cette soirée et parce qu’ils répondent à trois hypothèses de VILCO, on verra pourquoi quand on rentrera dans les détails de la soirée. Ainsi, VILCO offre l’opportunité à l’administration de tester de nouveaux rôles pour soutenir et accompagner les projets durables et renforcer la dynamique locale pour la rendre plus résiliente.

Une soirée pleine de ressources

C’est donc le 13 novembre qu’a été organisée la soirée des lauréats, soit 3 mois après l’annonce officielle et un peu plus d’un mois après que le financement ait été versé aux projets lauréat. La salle Ogivale du prestigieux Hôtel de ville a été le décor d’un étrange bal. La trentaine de participants venus de 9 projets lauréats pour la dernière édition de l’appel à projets et 6 projets des années précédentes s’est prêté au jeu du débat mouvant pour un petit échauffement qui a permis d’avoir une vue d’ensemble des projets : quelques projets sur la mobilité, un peu plus sur la propreté, et une majorité travaillant sur la cohésion sociale. Ensuite, a démarré la visite des projets, disposés dans la salle en fonction de quelques repères géographiques comme le canal, et donc l’occasion de repérer les rapprochements entre projets.

Chaque projet s’est présenté en quelques minutes, et c’est la cellule DD de la Ville de Bruxelles qui a ouvert le bal. Les présentations se terminaient par l’annonce des ressources dont le projet dispose et qui pourraient être partagées à d’autres et l’expression des besoins. Très vite, les ressources se répondent et forment un réseau d’expertises mais aussi de temps, de matériel, voire de sentiments (un projet a mis à disposition des autres son enthousiasme !) Les participants ont des petites fiches pour partager avec les autres leurs besoins et ressources. L’animation se termine par un petit brainstorming sur les suites d’un réseau pour laisser place à un moment plus libre autour d’un verre et d’un sandwich, où les échanges vont bon train.

Ce que cette expérimentation nous apporte

3 hypothèses de VILCO entrent en jeu dans cette expérimentation : la mise en réseau, le co-ressource et la motivation. Prenons les une à une:

  • La motivation. Quand on est engagés dans une démarche citoyenne, on ne peut pas dire que la vie est un long fleuve tranquille. La perte d’un membre clé qui déménage, un projet dans l’espace public qui ne reçoit pas d’autorisation, des riverains mécontents…Nombreuses sont les turbulences.
    La motivation individuelle et du groupe sont des éléments clés pour poursuivre l’engagement dans des périodes creuses. La soirée, par son accueil chaleureux des hôtes (dans une salle prestigieuse, avec un buffet gourmand et des petits cadeaux zéro déchets) semble être une première base. Dans son discours d’accueil, la ville de Bruxelles remercie les projets, reconnaissant leur part importante dans l’atteinte des objectifs fixés par le plan climat communal.
    Le fait d’échanger avec d’autres personnes aussi engagées, de partager son enthousiasme renforce aussi la motivation.
  • Le co-ressource. L’exercice a mis en avant le fait que chacun est détenteurs de nombreuses ressources, qui étaient déjà à disposition ou qui se sont forgées au fil du temps, par les exigences des projets.
    Ces ressources sont variées : un vélocargo d’animation, du mobilier pour des fêtes, des outils de jardinage, mais aussi des compétences : en communication, sur l’histoire d’un quartier, et du temps disponible : des associations de jeunesse ou refuge pour femmes qui ont du temps à donner dans des projets qui font sens.
    Cette soirée, qui conviait seulement une partie des projets qui se développent sur le territoire, a montré que Bruxelles est un terreaux fertile, riche en énergies mais aussi en ressources variées.
  • Le réseau. La soirée a permis de poser les premières base d’un réseau d’acteurs impliqués sur le territoire ; il s’agissait en effet de faire connaissance, dans un cadre convivial, pour permettre par la suite des échanges et enrichir la dynamique.

En savoir plus sur cet appel à projets site de la ville de Bruxelles

https://www.bruxelles.be/appel-projets-initiatives-durables

La Ville dispose d’un budget de 24.500 euros pour encourager la réalisation d’initiatives locales pour le développement durable. Les candidatures se font sur base d’un dossier qui permet à des groupes d’habitants, des associations ou écoles de soutenir leurs projets via un budget de maximum 1000 € pour les groupes d’habitants et 2500€ pour les associations ou écoles. Les projet éligibles portent sur les thématiques durables : la biodiversité, les espaces verts, l’eau, l’énergie, la réduction et la valorisation des déchets, la mobilité, la consommation durable, l’intégration sociale, l’accès à la culture et au savoir, le cadre de vie, l’emploi, le développement économique ou l’économie sociale.

Cet appel à projets lancé à l’initiative du service Développement Durable de la Ville de Bruxelles existe depuis 2011 et a déjà récompensé 96 projets.

Originalités/atouts :

  1. Simplicité du dispositif et rapidité : dossier en avril, réponse en aout et financement en septembre. 9 mois de mise en œuvre.
  2. Permet un financement de base pour un groupement citoyen (frais de fonctionnement type hébergement de site, frais de publicité Facebook, …) ou pour leur projet.

Documents

Carnet de bord de l’expérimentation.