La quatrième visite croisée du Projet VILCO s’est déroulée ce 18 avril, dans le bâtiment du BEL à Tour et Taxis. C’était une visite un peu spéciale. Il ne s’agissait pas d’un binôme initiatives citoyennes – commune, mais initiatives citoyennes – Région.
La visite démarre à l’accueil. Fabrice LESCEU, notre guide, nous explique qu’il s’agit d’un bâtiment passif accueillant environ 600 fonctionnaires et conçu avec des nouvelles technologies qui visent l’optimisation des performances énergétiques. Fabrice précise qu’il y autant d’étages que de divisions structurées selon un organigramme.
3ème étage, rencontre avec Pascale ALAIME, chef du service Actions locales et citoyennes. Le service gère notamment l’appel à projets Quartier durable citoyens ainsi qu’ Inspirons le quartier et ses appels à projets thématiques : compost, zéro déchets, Good Food, Quartiers Verts et Quartiers durables citoyens.
Le soutien de BE aux initiatives citoyennes, passe principalement par des subsides. Cela permet, selon nos interlocuteurs, de répartir les ressources de manière équitable. Les citoyens déposent des projets. Un jury compare et analyse ces propositions. Originalité, pour le budget participatif des Quartiers durables citoyens, des citoyens composent ce jury.
Nous découvrons les différentes portes d’entrée pour obtenir ces subsides et ce en fonction des publics et des thématiques. Pour les Quartiers durables citoyens, 100.000€ sont destinés aux projets citoyens. Pour les appels à projets Inspirons le quartier : 150.000€. A cela, s’ajoute 600.000€ pour les facilitateurs qui accompagnent les appels : encadrement, coordination, organisation d’évènements, formations, des rallyes, etc. Cette dernière enveloppe passe par un marché public.
7ème étage : le Service subventions et marchés publics. Catherine SQUILBIN, nous explique le cadre complexe auquel les subsides sont soumis. « L’argent public, c’est notre argent, c’est pour cela qu’il faut agir dans l’intérêt général !« .
Les projets sont soumis à beaucoup de contraintes et contrôles. En fonction de l’enveloppe, les projets peuvent être soumis à un contrôle de l’inspection des Finances, du Gouvernement régional, mais aussi de la Cour des comptes, du Gouvernement fédéral, qui auditent des dossiers de manière aléatoire afin de s’assurer d’une gestion correcte de l’argent public. Les procédures sont longues et nécessitent de la patience tant de la part des administrateurs, que de la part des citoyens en attente de subsides. Bruxelles Environnement estime le délai moyen d’attente à 6 mois.
Présentation inversée
Après la visite guidée des lieux, présentation des initiatives via un exemple passé de collaboration avec BE. La plupart des initiatives ont déjà reçu un subside de la région, parfois plusieurs :
Coin du balai, quartiers verts en 2005, quartier durable ensuite ; Logis-Floréal, quartier durable depuis 2016, et subside Good Food; Oxy 15 Durable, un comité de quartier actif depuis longtemps dans le nord d’Uccle, devenu Quartier Durable en 2009 ; le Quartier Durable Saint Job (le groupe n’est malheureusement pas présent) est actif depuis 9 ans dans le sud d’Uccle. Présentation de deux initiatives en Transition, qui ont moins de contacts directs avec l’administration régionale : 1000 Bruxelles en Transition , une petite subvention Zéro Waste en 2017 et Etterbeek en transition, qui n’a jusqu’à présent jamais fait appel à la région, mais qui découvre à présent que celle-ci pourrait leur mettre à disposition des expertises et des compétences qui peuvent aider et aiguiller dans certains projets.
Les initiatives nous présentent, plus en détails, les projets qui ont pu émerger grâce à ces subsides : des magnifiques jardins avec des zones d’interventions minimales pour la protection de la biodiversité, des projets pour sensibiliser à la réduction de l’énergie et à la mobilité douce, des cinéclubs, des épiceries solidaires, des ateliers thématiques, etc.
Ateliers
Durant la dernière partie de l’après-midi, deux ateliers sont menés en parallèle : l’analyse de situations de collaboration (bonnes ou mauvaises) et un moment de réflexion et d’échange sur les mécanismes clés d’une bonne collaboration. Ce dernier ayant déjà été réalisé par la plupart des participants lors des visites croisées précédentes, a été fluide et riche en échanges.
Dans l’atelier du Scanner (analyse des situations) les lourdeurs administratives et la difficulté de trouver des interlocuteurs inter-thématiques pour des projets complexes ont reçu une fiche rouge de la part des initiatives, signifiant les difficultés dans la collaboration. À l’inverse, l’accompagnement, la mise à disposition de personnels disponibles et qualifiés pour l’accompagnement des projets, ainsi que la souplesse et l’ouverture d’esprit de l’administration ont gagné une fiche verte.
L’administration a évalué avec une fiche verte l’engagement, la participation et le dévouement des citoyens dans le Budget Participatif, et avec une fiche rouge la complexité à faire perdurer les projets sans tomber dans l’assistanat.
Dans l’atelier sur les facteurs de la collaboration, plusieurs thèmes ont été retenus lors des deux tours de tables. Parmi ceux-ci, une bonne communication qui est loin d’être la chose la plus facile à mettre en place. Les relations et modalités claires ainsi que le partage des objectifs sont quant à eux facilités par la procédure de l’appel à projets. Celle-ci apporte aussi de la transparence dans la sélection des projets ce qui contribue, avec une meilleure connaissance des uns et des autres, à installer un climat de confiance.
Merci à Bruxelles Environnement pour l’accueil et à tous les participant.es d’avoir consacré de leur temps, lors d’une magnifique journée de soleil, pour travailler ensemble et enrichir la recherche VILCO.
Lucia Aboutaoufik – 21 Solutions